Publié le 15 février 2024

Penser que la vitamine D seule suffit pour passer l’hiver québécois est une erreur. Son efficacité dépend d’un véritable écosystème de nutriments souvent négligés.

  • La fatigue hivernale peut masquer une carence en fer, un cofacteur crucial pour l’énergie cellulaire dont l’absorption est optimisable.
  • Le magnésium est la « bougie d’allumage » indispensable pour que votre corps puisse activer et utiliser la vitamine D que vous consommez.

Recommandation : Adoptez une stratégie de supplémentation ciblée et saisonnière, et vérifiez systématiquement la présence d’un numéro de produit naturel (NPN) sur vos suppléments pour garantir leur sécurité et leur conformité au Canada.

L’arrivée de l’hiver au Québec amène avec elle son lot de paysages enchanteurs, mais aussi un défi de santé publique bien connu : le manque de soleil et la chute de notre production de vitamine D. La fatigue s’installe, le moral fluctue et le système immunitaire semble moins robuste. Le premier réflexe, largement encouragé, est de se tourner vers un supplément de vitamine D. C’est une excellente première étape, mais elle est souvent incomplète. La plupart des conseils s’arrêtent là, à la simple recommandation d’une pilule quotidienne, sans aborder l’environnement complexe dans lequel cette vitamine opère.

Cette approche simpliste ignore une réalité biologique fondamentale : la vitamine D ne travaille pas seule. Son assimilation, son activation et son utilisation par l’organisme dépendent d’un véritable écosystème de cofacteurs. Des minéraux comme le fer, le magnésium et le calcium ne sont pas de simples compléments, mais des partenaires indispensables à son bon fonctionnement. Ignorer ces synergies, c’est comme essayer de démarrer une voiture avec une clé mais sans essence ni bougies d’allumage. On risque non seulement une efficacité réduite, mais aussi de créer des déséquilibres potentiellement nocifs.

Et si la véritable clé pour traverser l’hiver en pleine forme n’était pas seulement de prendre de la vitamine D, mais de comprendre et de soutenir tout l’écosystème nutritionnel qui l’entoure ? Cet article, rédigé avec la rigueur d’un pharmacien, vous propose d’aller au-delà de la simple pilule. Nous allons décortiquer les interactions essentielles entre la vitamine D et ses principaux alliés, vous donner des stratégies concrètes pour optimiser vos apports, et vous apprendre à naviguer en toute sécurité dans l’univers des suppléments disponibles au Canada.

Pour naviguer efficacement à travers cet écosystème nutritionnel complexe, cet article est structuré pour vous guider pas à pas, du dépistage des carences à la sélection de produits sécuritaires.

Sommaire : Stratégies nutritionnelles pour un hiver québécois en pleine santé

Pourquoi la fatigue chronique peut-elle cacher une anémie en fer ?

La fatigue persistante est l’un des symptômes les plus courants de l’hiver québécois. On l’attribue souvent au manque de lumière et à la carence en vitamine D, mais une autre cause fréquente se cache parfois derrière ce symptôme : une carence en fer, ou anémie ferriprive. Le fer est un composant essentiel de l’hémoglobine, la protéine des globules rouges qui transporte l’oxygène vers toutes les cellules du corps, y compris les muscles et le cerveau. Un manque de fer signifie un transport d’oxygène moins efficace, entraînant une fatigue profonde, un essoufflement à l’effort et une pâleur. Ce problème est loin d’être anecdotique, surtout chez les femmes.

Bien que les données françaises ne soient pas directement transposables, elles donnent une idée de l’ampleur du phénomène : près de 20% des femmes en âge de procréer y présentent une déplétion des réserves en fer. Au Canada, le tableau est encore plus complexe. Des données de Statistique Canada montrent une interaction préoccupante : selon une analyse, près de 32% des Canadiens avaient des concentrations de vitamine D inférieures au seuil, avec un pic chez les 20 à 39 ans, une population également à risque de carence en fer. Cette double carence peut créer un cercle vicieux, la vitamine D jouant un rôle dans la régulation du fer et vice-versa. Il est donc crucial de ne pas traiter ces carences de manière isolée.

Si vous ressentez une fatigue qui ne s’améliore pas malgré le repos, il est primordial de penser au-delà de la vitamine D. Un bilan sanguin demandé par votre médecin est la seule façon de poser un diagnostic clair. Il ne faut pas se contenter d’un bilan de base ; il est essentiel de demander le dosage spécifique de la ferritine, qui mesure vos réserves de fer, et de la 25-hydroxyvitamine D, le marqueur de votre statut en vitamine D. Une ferritine inférieure à 30 µg/L indique généralement une carence qui nécessite une intervention.

Votre plan d’action pour un dépistage précis au Québec

  1. Consultez votre médecin de famille et décrivez précisément vos symptômes de fatigue pour demander un bilan sanguin complet couvert par la RAMQ.
  2. Demandez explicitement le dosage de la ferritine pour évaluer vos réserves de fer, et pas seulement l’hémoglobine.
  3. Exigez également le dosage de la 25-hydroxyvitamine D pour obtenir un tableau complet de votre statut vitaminique hivernal.
  4. Interprétez les résultats avec votre professionnel de la santé : une ferritine sous 30 µg/L et une vitamine D sous 50 nmol/L signalent une carence à corriger.
  5. Si une double carence est détectée, suivez les recommandations pour une supplémentation combinée et sécuritaire.

Identifier le problème est la première étape, mais agir sur la solution demande une approche stratégique, notamment en optimisant l’absorption des nutriments via votre alimentation.

Comment combiner les aliments pour doubler l’absorption de votre fer végétal ?

Une fois qu’une potentielle carence en fer est sur la table, la question de l’alimentation devient centrale. Il existe deux types de fer dans notre nourriture : le fer héminique, présent dans les produits animaux (viande, volaille, poisson), et le fer non héminique, que l’on trouve dans les végétaux (légumineuses, noix, grains entiers, légumes verts). Le défi majeur réside dans le fait que le fer non héminique est beaucoup moins bien absorbé par notre organisme. Heureusement, il existe des stratégies de combinaison alimentaire simples et efficaces pour décupler son assimilation.

La règle d’or est d’associer systématiquement une source de fer végétal à une source de vitamine C. L’acide ascorbique (vitamine C) transforme le fer non héminique en une forme beaucoup plus facile à absorber par l’intestin. Concrètement, cela signifie ajouter un filet de jus de citron sur votre salade de lentilles, intégrer des poivrons rouges (très riches en vitamine C) à votre chili végétarien, ou terminer votre repas par une orange ou des kiwis. Cette simple synergie peut augmenter l’absorption du fer de deux à trois fois.

Composition culinaire québécoise avec lentilles, agrumes et saumon de Gaspésie, symbolisant la synergie des nutriments.

Pour un écosystème nutritionnel encore plus performant, on peut ajouter un troisième joueur : la vitamine D. Bien que son rôle soit plus indirect, elle contribue à la santé globale et à la régulation de l’hepcidine, une hormone qui contrôle la disponibilité du fer dans le corps. Un repas d’hiver québécois idéal pourrait donc combiner des lentilles (fer), un filet de jus de citron (vitamine C) et un pavé de saumon de Gaspésie (vitamine D et fer héminique).

Ce tableau illustre concrètement l’impact de ces combinaisons alimentaires, toutes réalisables avec des produits facilement accessibles dans les épiceries et marchés du Québec.

Synergie d’absorption du fer avec des combinaisons alimentaires disponibles au Québec
Combinaison alimentaire Taux d’absorption du fer approximatif Disponibilité au Québec
Lentilles seules 5-10% IGA, Metro
Lentilles + jus de citron 15-20% Toutes épiceries
Lentilles + citron + saumon (vitamine D) 20-25% Poissonneries locales
Épinards + poivron rouge + œufs enrichis 18-22% Marchés publics

Optimiser son alimentation est fondamental, mais l’hiver québécois exige souvent un coup de pouce supplémentaire sous forme de suppléments. Le choix devient alors crucial.

Multivitamines ou suppléments ciblés : quel est le meilleur investissement ?

Face au besoin de supplémentation, une question se pose rapidement : faut-il opter pour une multivitamine « tout-en-un » ou pour des suppléments ciblés ? L’approche de la multivitamine peut sembler simple et rassurante, une sorte de police d’assurance nutritionnelle. Cependant, en contexte de prévention hivernale au Québec, cette stratégie est rarement la plus efficace. Les multivitamines contiennent souvent des doses de nutriments trop faibles pour corriger une carence avérée, notamment en vitamine D. De plus, elles peuvent contenir des minéraux qui entrent en compétition pour l’absorption, comme le calcium et le fer, réduisant l’efficacité de l’un et de l’autre.

Une stratégie de supplémentation ciblée et saisonnière est de loin supérieure. Elle consiste à identifier les besoins spécifiques liés à la saison et à son propre état de santé, puis à choisir des suppléments avec des dosages adéquats. Pour la vitamine D, les recommandations sont claires. Comme le souligne la Dre Chantal Guimont, citée dans La Presse+, la dose préventive est bien définie :

La dose recommandée dès l’âge de 9 ans est de 1000 à 2000 unités internationales (UI) par jour. Une dose de 400 à 1000 UI serait suffisante pour les plus petits.

– Dre Chantal Guimont, La Presse+

Cette approche ciblée permet d’atteindre des niveaux thérapeutiques efficaces, ce qui est rarement possible avec une multivitamine standard. C’est d’ailleurs l’approche préconisée par les instances de santé canadiennes.

Étude de cas : La stratégie saisonnière d’Ostéoporose Canada

Les nouvelles lignes directrices 2023 d’Ostéoporose Canada, une référence au pays, illustrent parfaitement cette approche. Elles recommandent une stratégie de supplémentation qui s’adapte aux saisons. Durant la période estivale (mai à septembre), où l’exposition au soleil est possible, une multivitamine de base peut suffire. Cependant, dès le mois d’octobre et jusqu’en avril, l’organisme recommande à tous les Canadiens de passer à une supplémentation ciblée et plus robuste : 1000 à 2000 UI de vitamine D3 par jour, souvent associée à du magnésium pour en optimiser l’activation. Cette recommandation issue d’une source d’autorité canadienne confirme que l’approche « taille unique » n’est pas adaptée à notre climat.

Cependant, qui dit supplémentation ciblée dit aussi responsabilité. Augmenter les doses d’un nutriment isolé n’est pas sans risque, surtout avec certaines vitamines.

L’erreur de prendre trop de suppléments liposolubles qui deviennent toxiques

L’un des plus grands malentendus concernant les vitamines est de penser que « plus, c’est mieux ». Si cela est relativement vrai pour les vitamines hydrosolubles (comme la C et les B), que le corps élimine facilement en cas d’excès, c’est une erreur dangereuse avec les vitamines liposolubles : A, D, E et K. Celles-ci sont stockées dans les graisses et le foie. Une consommation excessive et prolongée peut donc mener à une accumulation et atteindre des niveaux toxiques, un état appelé hypervitaminose.

Pour la vitamine D, la supplémentation est essentielle en hiver, mais elle doit rester dans une fourchette sécuritaire. Dépasser les doses recommandées sans suivi médical peut entraîner une hypercalcémie (trop de calcium dans le sang), qui se manifeste par des nausées, une faiblesse, une confusion et, dans les cas graves, des problèmes rénaux et cardiaques. Heureusement, la marge de sécurité est assez large. Selon les recommandations officielles, la dose quotidienne maximale de 4000 UI/jour pour un adulte est considérée comme sûre et ne devrait pas causer d’effets indésirables chez la plupart des gens. Il est donc crucial de ne pas dépasser cette limite sans avis médical.

L’équilibre est la clé. La vitamine D, par exemple, augmente l’absorption du calcium. C’est son rôle principal. Mais sans un apport suffisant en vitamine K2, ce calcium peut se déposer dans les artères au lieu d’aller dans les os, ce qui peut augmenter les risques cardiovasculaires à long terme. La vitamine K2 agit comme un « policier de la circulation », dirigeant le calcium vers les bonnes destinations. Une bonne stratégie de supplémentation en vitamine D prend souvent en compte un apport conjoint en K2, typiquement de 100 à 200 microgrammes (mcg) de K2 (forme MK-7) pour chaque 1000 à 2000 UI de vitamine D3. Cet équilibre entre les nutriments est au cœur d’une supplémentation à la fois efficace et sécuritaire.

Cette notion d’équilibre nous amène directement à un autre acteur majeur de la santé osseuse, dont la surveillance doit commencer bien plus tôt qu’on ne le pense.

Quand commencer à surveiller le calcium pour prévenir l’ostéoporose ?

L’ostéoporose, cette maladie qui fragilise les os et augmente le risque de fractures, est souvent perçue comme un problème de personnes âgées. C’est une erreur de perspective. La santé de notre squelette se construit tout au long de la vie, avec un pic de masse osseuse atteint autour de 30 ans. Après cet âge, la densité osseuse commence à diminuer lentement. La prévention de l’ostéoporose ne commence donc pas à 65 ans, mais dès la trentaine, par le maintien d’un capital osseux solide. Au Québec, l’enjeu est de taille : selon l’INSPQ, près de 25% des Québécois de 65 ans et plus, soit environ 370 000 personnes, avaient un diagnostic d’ostéoporose en 2015-2016.

Le duo calcium et vitamine D est le fondement de la santé osseuse. Le calcium est le principal matériau de construction des os, et la vitamine D est l’architecte qui permet son absorption et son intégration au squelette. Surveiller ses apports en calcium doit donc devenir une préoccupation bien avant la retraite. Le Groupe d’actualisation des lignes directrices 2023 le rappelle dans le Journal de l’Association médicale canadienne :

Au Canada, plus de 2 millions de personnes vivent avec l’ostéoporose. Au pays, chaque année, environ 150 personnes pour 100 000 subissent une fracture de la hanche.

– Groupe d’actualisation des lignes directrices 2023, Journal de l’Association médicale canadienne

Une stratégie préventive efficace doit s’adapter aux différentes décennies de la vie. L’alimentation reste la source privilégiée de calcium (produits laitiers, légumes verts, boissons végétales enrichies), mais la supplémentation devient souvent nécessaire avec l’âge pour atteindre les 1200 mg recommandés après 50 ans.

Le tableau suivant, inspiré des recommandations canadiennes, propose un plan d’action préventif clair pour chaque étape de la vie adulte, en intégrant nutrition, supplémentation et activité physique adaptée à l’hiver québécois.

Plan d’action préventif pour l’ostéoporose par décennie au Québec
Âge Actions recommandées Supplémentation (Vitamine D & Calcium) Activités hivernales pour les os
30-40 ans Densitométrie osseuse de base si facteurs de risque 400-1000 UI Vitamine D, calcium via alimentation Ski de fond, course à pied, marche nordique
40-50 ans Évaluation du risque de fracture (outils FRAX/CAROC) 1000 UI Vitamine D, viser 1000mg calcium/jour Raquette, patin, musculation en salle
50+ ans Densitométrie osseuse tous les 2-3 ans 1000-2000 UI Vitamine D + 1200mg Calcium total Marche avec bâtons, tai-chi, yoga

Au-delà des suppléments, notre assiette québécoise recèle des trésors qui peuvent grandement contribuer à cet écosystème de santé.

Comment intégrer les légumes racines du Québec dans votre menu hebdomadaire sans lassitude ?

Quand on pense à l’alimentation hivernale au Québec, les légumes racines viennent immédiatement à l’esprit. Panais, carottes, rutabagas, topinambours et betteraves sont des piliers de notre terroir. Souvent relégués au rang de simples accompagnements, ils possèdent pourtant des vertus insoupçonnées pour notre santé hivernale, bien au-delà de leur apport en vitamines et minéraux. Ces légumes sont particulièrement riches en fibres prébiotiques, des glucides non digestibles qui servent de nourriture aux bonnes bactéries de notre microbiote intestinal.

Quel est le lien avec la vitamine D ? Il est crucial. Des recherches récentes montrent qu’un microbiote sain est essentiel pour de nombreuses fonctions corporelles, y compris l’activation et la régulation de la vitamine D et le bon fonctionnement du système immunitaire. En nourrissant notre flore intestinale avec les prébiotiques des légumes racines, nous créons un environnement interne plus propice à l’utilisation optimale de la vitamine D que nous consommons, que ce soit par l’alimentation ou les suppléments. C’est un exemple parfait de l’écosystème nutritionnel en action : ce que nous mangeons aide notre corps à mieux utiliser ce que nous prenons.

Le défi est d’éviter la monotonie. Finis les légumes bouillis sans saveur ! Il existe mille et une façons de les cuisiner pour varier les plaisirs. On peut les rôtir au four avec des herbes de Provence, les transformer en frites (panais, patates douces), les râper en salade croquante (carottes, betteraves crues), ou les intégrer dans des soupes onctueuses et des gratins réconfortants. L’astuce est de jouer avec les textures et les saveurs pour redécouvrir ces classiques.

Plan d’action : 5 recettes pour intégrer les légumes d’ici

  1. Préparez une purée de panais onctueuse, montée avec du lait fortifié en vitamine D (500 ml apportent environ 200 UI) et une noisette de beurre.
  2. Concoctez un gratin de rutabaga avec un fromage québécois à pâte ferme, riche en vitamine K2, comme le cheddar vieilli.
  3. Mijotez une soupe veloutée de courge butternut, enrichie d’un filet de crème 35% et de champignons shiitake sautés (source de vitamine D).
  4. Revisitez le pâté chinois en remplaçant les pommes de terre par une purée de patates douces au lait fortifié.
  5. Cuisinez un pot-au-feu québécois traditionnel, en laissant longuement mijoter une variété de légumes racines avec une pièce de viande et un os à moelle pour un bouillon riche en nutriments.

Cette synergie entre alimentation et supplémentation nous amène au cœur du réacteur énergétique de nos cellules, où deux nutriments jouent un rôle de premier plan.

Pourquoi le coenzyme Q10 et le magnésium sont-ils les bougies d’allumage de vos cellules ?

Si la vitamine D est une clé, le magnésium est la serrure qui lui permet de fonctionner. C’est sans doute le cofacteur le plus important et le plus sous-estimé de l’écosystème de la vitamine D. Toutes les enzymes qui métabolisent la vitamine D, la transformant de sa forme de stockage à sa forme active, sont dépendantes du magnésium. Comme le résume brillamment le Dr Jean-Yves Dionne, pharmacien et expert reconnu au Québec : « Le corps ne peut pas convertir ni activer la vitamine D sans un apport suffisant en magnésium. Beaucoup de carences en D sont en fait des carences en magnésium masquées. »

Prendre des doses élevées de vitamine D sans un apport adéquat en magnésium peut non seulement être inefficace, mais aussi épuiser les réserves déjà faibles de ce minéral, entraînant crampes, fatigue et anxiété. Malheureusement, l’apport en magnésium est souvent insuffisant dans l’alimentation moderne. Une analyse de Santé Canada a montré que plus de 10% des Canadiens avaient des apports en magnésium inférieurs aux besoins. Une supplémentation est donc souvent judicieuse, mais toutes les formes de magnésium ne se valent pas.

Le coenzyme Q10 (CoQ10), de son côté, est la bougie d’allumage de nos mitochondries, les centrales énergétiques de nos cellules. Avec l’âge, sa production diminue, contribuant à la fatigue. Bien que son lien avec la vitamine D soit moins direct, il travaille en synergie avec le magnésium pour optimiser la production d’énergie cellulaire. Un trio Vitamine D + Magnésium + CoQ10 est donc une stratégie anti-fatigue hivernale redoutablement efficace. Pour le magnésium, il est crucial de choisir une forme bien absorbée (comme le bisglycinate ou le citrate) et d’éviter l’oxyde de magnésium, peu efficace et souvent mal toléré.

Le choix de la bonne forme de magnésium est essentiel pour maximiser son absorption et éviter les effets secondaires digestifs. Voici un comparatif pour vous aider à y voir plus clair.

Combo Énergie Hivernale: Formes de magnésium et absorption
Forme de magnésium Taux d’absorption Effets secondaires Prix mensuel au Québec (approx.)
Bisglycinate Excellent (~80%) Très rares 20-25$
Citrate Bon (~65%) Peut avoir un effet laxatif à haute dose 15-20$
Oxyde Faible (~4%) Troubles digestifs fréquents 8-12$
L-Thréonate Excellent (pénètre le cerveau) Aucun 35-45$

Maintenant que vous comprenez la science, l’étape finale est de savoir comment choisir un produit de qualité et sécuritaire sur les tablettes.

À retenir

  • La vitamine D ne fonctionne pas seule ; son efficacité dépend de cofacteurs essentiels comme le magnésium (pour l’activation) et le fer (pour l’énergie).
  • Une supplémentation hivernale doit être ciblée et saisonnière, avec une dose de 1000 à 2000 UI de vitamine D3 pour la plupart des adultes québécois, sans dépasser 4000 UI sans avis médical.
  • La sécurité est primordiale : au Canada, choisissez toujours un produit de santé naturel portant un numéro de produit naturel (NPN) à huit chiffres, garantissant son approbation par Santé Canada.

Comment vérifier si un produit de santé naturel est sécuritaire et homologué au Canada ?

Vous avez maintenant toutes les connaissances scientifiques pour bâtir votre stratégie de supplémentation hivernale. La dernière étape, et non la moindre, est de faire un choix éclairé et sécuritaire en pharmacie ou en magasin d’aliments naturels. Au Canada, les produits de santé naturels (PSN), qui incluent les vitamines, minéraux et suppléments à base de plantes, sont réglementés par Santé Canada. Un produit qui a été évalué et approuvé se voit attribuer un Numéro de Produit Naturel (NPN). Ce code à huit chiffres, qui commence généralement par « 80 », est votre principal gage de sécurité et de qualité.

La présence d’un NPN sur l’étiquette signifie que Santé Canada a examiné le produit et a validé que :

  • Les ingrédients qu’il contient sont sécuritaires aux doses recommandées.
  • Les allégations de santé faites par le fabricant sont appuyées par des preuves scientifiques.
  • Le produit a été fabriqué selon de bonnes pratiques de fabrication (BPF).

Ne jamais acheter un supplément qui ne possède pas de NPN. C’est particulièrement important pour les achats en ligne, où des produits non conformes peuvent être vendus.

Vérifier la validité d’un NPN est un processus simple et accessible à tous, qui vous permet de devenir un consommateur averti et de vous protéger. En quelques clics, vous pouvez confirmer les informations du produit et vous assurer que ce que vous vous apprêtez à consommer est bien ce qui est annoncé.

Votre guide étape par étape pour vérifier un NPN

  1. Localisez le NPN : Cherchez le code à 8 chiffres commençant par « 80 » sur l’étiquette du produit. Il peut aussi s’agir d’un DIN-HM pour les remèdes homéopathiques.
  2. Accédez à la base de données : Rendez-vous sur le site web de Santé Canada et cherchez la « Base de données des produits de santé naturels homologués ».
  3. Entrez le NPN : Saisissez le numéro à 8 chiffres dans le champ de recherche de la base de données.
  4. Vérifiez le statut : Assurez-vous que le produit affiche le statut « Homologué ». Vous pouvez aussi voir la date d’homologation.
  5. Consultez les détails : Lisez les « allégations autorisées » pour voir ce que le produit a le droit de promettre, ainsi que les « risques » et « mises en garde » spécifiques.

Armé de ces connaissances, de la science biochimique à la réglementation canadienne, l’étape suivante consiste à passer à l’action. Pour une stratégie de supplémentation personnalisée, sécuritaire et parfaitement adaptée à votre état de santé, consultez votre pharmacien. Il est le professionnel le mieux placé pour vous guider.

Questions fréquentes sur la supplémentation hivernale au Québec

Quand consulter mon pharmacien avant d’augmenter ma dose de vitamine D?

Consultez toujours votre pharmacien ou médecin avant d’augmenter significativement votre dose, surtout si vous prenez des médicaments sur ordonnance comme des anticoagulants (warfarine), si vous avez des antécédents de calculs rénaux, ou si vous souffrez d’une maladie chronique. Il pourra évaluer les interactions potentielles et assurer votre sécurité.

Comment savoir si je prends trop de vitamine D?

Les symptômes d’une surdose de vitamine D (hypervitaminose D) sont rares mais sérieux. Ils incluent des nausées, des vomissements, une perte d’appétit, une constipation, une faiblesse générale, une confusion mentale et, dans les cas graves, des troubles du rythme cardiaque dus à un excès de calcium dans le sang. Si vous suspectez une surdose, cessez la supplémentation et consultez un médecin.

Dois-je prendre de la vitamine K2 avec ma vitamine D?

C’est une excellente stratégie de synergie. La vitamine K2 aide à diriger le calcium (dont l’absorption est augmentée par la vitamine D) vers les os et les dents, plutôt que vers les artères où il pourrait se calcifier. Une recommandation courante est de prendre environ 100 à 200 microgrammes (mcg) de vitamine K2 (idéalement sous la forme MK-7) pour chaque 1000 à 2000 UI de vitamine D3. Discutez-en avec votre pharmacien.

Rédigé par Sophie Lachance, Nutritionniste-Diététiste membre de l'ODNQ avec 15 ans d'expérience en nutrition clinique et communautaire. Elle est experte en adaptation des saines habitudes de vie au contexte alimentaire québécois, incluant l'alimentation locale et la gestion budgétaire.